by William S. Burroughs
William Burroughs, Untitled text on Guy Harloff, Exhibition Catalogue, Paris, December 1961. (Note: This same text was published in Bizarre magazine in 1963.)
Painting is a silent language of juxtaposition, is a form of writing — In the painting of Harloff isolated words used as objects remind the observer: words are objects shifting connotation as they are moved through a matrix of neon symbols that characterize the color world of Harloff. There is another world of black and white in Harloff’s recent work that evokes the blending of objects in three dimensional frames achieved in a successful photo collage. Placed against wall or window or curtain forms a composition that is say a statement — (Harloff in fact has used the collage form in his early early work then passed beyond the limitations imposed by solid three dimensional objects — ) Harloff’s painting will continue to develope [sic] revealing like a negative a view or map of “reality” which must be painted or photographed before it is seen.
Nanos Valaoritis, Untitled text on Guy Harloff, Exhibition Catalogue, Paris, December 1961.
L’oeuvre de Guy Harloff peut être comparée à une série de cris emblématiques, ces cris de faits divers rarement entendus de la rue, exclamations de bonheur, de colère, d’extase, de révolte, de misère, émanations-détonations d’émotions, illustrés, comme pour apprendre aux enfants à dire et à lire, c’est-à-dire à un adulte à vivre, un rebus d’images indicatives, de médaillons explicatifs. Ce côté didactique n’est pas seulement un paradigme pour autrui, mais aussie une autodiagnose continuelle, ce sont des mandalas obsessives, méthodiques, désespérées, hallucinantes et voice que le délire approche, un délire symbolique, le tout monté en couleurs d’une gaîté factice de fête foraine, de Paris “by night,” place Blanche, boulevard Clichy, clins d’oeils, strip-tease, nus, sex, bagarres, abandons ineffables d’une nuit de caresses, érotisme à couteaux tirés sous menace d’être égorgé d’une minute à l’autre. Ensuite, sa Majesté-le-Coeur se lève, éclairé par une bougie — et les soleils mystiques avec leurs flammèches toujours différentes, aux alentours — cercles vicieux, prisons, prismes et triangles, qui deviennent les astres libérateurs du grand destin universel. Enfin, voilà le Coeur-Soleil en personne, baigné dans un vert d’eau-de-mer transparente, avec son oeil vigilant, surmonté d’un autre oeil beaucoup plus petit, entouré de feuilles vivaces et souligné par le toujours inexplicable centimètre. Je dis que le délire approche, attention, sous forme de lettres abracadabrantes, de mots lancés en toute direction et dans toutes les langues, connues et inconnues, comme des allumettes allumées par les grands froids pour se réchauffer les ongles, des lettres en arabe, en grec, en hébreu, en latin, qui tournent en rond — c’est la tour de Babel savante du Samedi soir des inconnus, en tenue de ville, célibataires célèbres en quête de noces — mais qui célèbre-t-on? Est-ce la fête de quelqu’un? Il existe des prisonniers qui écrivent et qui dessinent sur les murs de leur prison, il existe des mains qui font des signes furtifs sur les murs de la nuit, des mains clandestines, qui, pour se libérer de leur secret, vice our certitude, crient leur menace de mort ou leur promesse de vie d’oixeaux nocturnes, il existe aussi des peintres penchés sur leur table de travail, rues Gît-le-Coeur et Mouffetard, qui, avec acharnement, avec persistence et avec obstination, tracent leurs lettres d’amour et d’amertume, sous forme d’exorcismes et d’avertissements envers eux-mêmes, pour apaiser leur sort, pour exciter leur rage de quelque chose d’autre et pour démentir leur angoisse envahissante du lendemain. Vivre, oui, mais comment, à quelle heure, de quelle façon, avec cqui, avec quoi et pourquoi — ici, ou ailleurs, où les hommes sont meilleurs et les femmes innocentes encore, s’offrent toutes seules, comme dans le temps du Vieux Noé, avant l’alphabet, mais après le déluge, après le cataclysme et la confusion des langues et la dispersion des peuples sur la terre.
Nanos Valaoritis and William Burroughs textsGuy Harloff, Exhibition Catalogue
Galerie “La Cour d’Ingres”
1961
this is a nice text. Something vaguely familiar about the central yawning yoni image .. doesn’t Ed Sanders use it? or a similar perspective at least.
ACTUALLY – this is not why I thought to comment on this ..the real exciting (for me) reason is because I just discovered that the person who did the cover design for the Call Me Burroughs LP was married to Guy Harlof… a cute intersection. She also did the book cover for Pippi Longstocking in Taku-Tuka Land.. and I fantasise that the second album was going to be a collaboration titled Call Me Pippi in which the boyish girl sets off with Uranian Willy and Dr Benway to fight the evil forces of Nova-Novia.
Tientje Louw … sometimes credited Tenner Louw for her book work.
There might be a picture of her and Harloff in Chapman’s Beat Hotel.